lundi 26 novembre 2007

Valeur libérale


Les valeurs d’hier ne sont plus celles d’aujourd’hui, les temps changent et l’homme s’adapte, cela lui permet de changer de comportement naturellement dans le but de survivre. La loi de la jungle n’a jamais cessée d’exister depuis le début de l’humanité, elle a pris des formes plus « intelligentes » au cours de notre histoire, mais le but étant de définir une hiérarchie, de sorte à définir la répartition des ressources.

Les ressources d’aujourd’hui sont l’argent, et c’est par simple instinct de survie que d'évidence on se bat volontiers pour en avoir plus, du moins jusqu’au rassasiement. L’argent circule dans un système économique, et le notre est le capitalisme.
Le capitalisme a évolué sous plusieurs formes, mais précisément celle qui nous gouverne depuis la concrétisation de la mondialisation, est le capitalisme libertaire. Son principe directeur vient de la doctrine libérale, les vices de chacun profitent à tous. De là, il est donc essentiel de satisfaire tous désirs ou envies.
La société de consommation est justement un endroit où l’on entretient l’insatiabilité, faute de quoi la consommation des ménages ralentirait toute la machine économique jusqu’à l’effondrement du système. La frustration est alors perçue comme un sentiment d’incomplétude, et peut donner un caractère pathologique face à un refus ou une impossibilité. Elle devient un frein dangereux à bannir, c’est pourquoi elle est transposée dans l’imaginaire, et donc dans l’illusion.

Voilà donc une preuve que le système arrive à la fin de son accomplissement, puisque nous vivons désormais dans une société de l’image, du fantasme, de la fiction, du surréel. C’est un fait, le système a besoin d’un nouveau souffle pour repartir comme après la crise de 1929, sous peine de s’écrouler. En attendant pour que tout puisse tenir en place, il est indispensable de maintenir les classes un peu près dans l’état sans heurt.

Les moralisateurs, religieux ou non, s’appliquent à faire entendre qu’il faut se soumettre à Dieu, puis au Parents, puis en extrapolant, à quelques autorités quelles soient. C’est un gage de bonne éducation, et l’assurance d’avoir une réserve de chair à exploiter au sens Marxiste du terme. Apprendre à obéir, c’est une valeur d’avant Mai 1968 qui a servis jusqu’à là, à asservir toute une population issue de milieu modeste. Grâce à ça, comme une fatalité beaucoup se sont satisfait des miettes produites par le capitalisme libertaire au grand bonheur des bourgeois.

Les bourgeois ont eux, une tout autre éducation. Louis de Funès dans la folie des grandeurs dis à son valet en lui apprenant les règles de la cour royale : « Quand on est riche, on ne s’excuse pas, quand on est riche on est désagréable ». Tout petit, le bourgeois est entouré de valet à son service, voir même d’un souffre douleur. Il est habitué à revendiquer, à exiger, en un mot à ne pas se satisfaire des restes. Il réclame la part qu’il lui est du. C’est imagé mais aujourd’hui rien n’a changé malgré les apparences, du moins pour eux.

Dans la classe populaire, il y a une plusieurs mutations successives.
D’abord il y a eu Mai 1968, un formidable cheval de Troie du libéralisme sous des aspects gauchistes, n’a fait qu’accentuer le marché désir, et fabriquer une société qui confond liberté et libéralisation, selon les termes du philosophe Michel Clouscard (*1).
Et puis la chute du taux de renouvellement des générations depuis 1970. A mesure que les ménages augmentent leur pouvoir d’achat, il y a eu moins de personnes pour les partager. Là où il y avait jusqu'à 5 enfants, il y en a un maximum de deux aujourd’hui. L’effet immédiat c’est l’individualisation de tout le monde, y compris au sein d’une même famille, il est courant de voir des frères presque étrangers, voir ennemies tant chacun s’est accaparé de toute l’attention de leur parent.
L’enfant est au centre de la famille, il est devenue l’enfant-roi. Il est élevé comme un petit bourgeois y compris chez les plus modestes. Au diable la morale, ceux là auront un capital de départ contrairement à leurs aïeuls. Ils vont avoir les dents longues, et ne vont pas hésiter à s’affirmer. Tout leur est du comme leur « cousins » bourgeois, ils en ont l’apparence en simulant leurs fortunes grâce aux économies de leurs parents, ou à coup de crédits.

Pour garantir la paix sociale, il faut accéder à leurs requêtes ou alors, c’est le système tout entier qui risque d’exploser. Il faut soit les maintenir en état de sommeil, en leur faisant miroiter une avancée sociale grâce à l’école, mais là je crains qu’en 2007 la désillusion soit réelle. Soit augmenter le pouvoir d’achat en important massivement d’Asie ou d’Inde des produits bon marché, pour donner l’illusion d’un fort pouvoir d’achat, et dans ce domaine c’est acquis. Soit fabriquer ou importer des pauvres, je dis ça sans guillemet considérant le travail et les travailleurs comme des produits du capitalisme. Ces nouveaux venus émigrés pour la plupart, mais aussi citoyen docile et bien éduqué, constituent une base solide de l’édifice, ils donnent l’illusion à ces nouveaux petit-bourgeois qu’ils font parti de la classe possédante, et constitueront dans l’avenir proche la masse salariale sur lequel ont pourra exploiter, quitte à ce que dans l’immédiat ils vivent d’aides sociales, un jour ils seront rentable d’une manière ou d’une autre.

Prenez donc garde, à ne pas oublier d’où vous venez, surtout vous qui êtes des prolétaires, vous le serez toujours. Eduquez vos enfants dans le respect, mais pas dans la soumission, apprenez leur à se révolter pour les causes qu’ils leur sembles juste et ne pas admettre la fatalité sous peine de les condamner. Utilisez le système comme il utilise chacun d’entre nous, tant qu’il n’y a pas d’alternative, mais ne devenez pas des petits bourgeois méprisant, comme ces li-li-bo-bo (*2)


(*1) : libéralisme libertaire http://fr.wikipedia.org/wiki/Lib%C3%A9ral-libertaire

(*2) : libéraux-libertaires bourgeois-bohèmes, assimilables à ceux que d'aucuns appelleraient les "soixante-huitards" ou "gauchistes" convertis au libéralisme économique.

jeudi 8 novembre 2007

Quelle réalité ?


La perception de la réalité est subjective, car elle est le lien entre notre esprit, et la matière.
Pour Berkeley (*1), philosophe idéaliste, le monde que nous discernons n’existe pas en tant que tel, puisque ce n’est qu’une représentation qu’on s’en fait. Chaque personne a donc sa propre évidence, sa propre vision.
Pourtant la seule chose qui soit sûr, c’est les idées et la pensée. Pour Platon elles font parti du monde intelligible, par opposition au monde visible. C’est grâce à cela que l’homme peut accéder à un niveau de conscience supérieur, et s’approcher de la connaissance absolue.
Tout le monde n’a pas vocation à vouloir atteindre ce but, ou du moins d’essayer en toute modestie de s’en approcher, c’est pourquoi la société a fait le choix de l’hyperréalité (*2), pour avoir une réalité commune et partagé.

Pour que nous puissions vivre dans le même monde, il est impératif qu’il n’y ait qu’une seule réalité, qu’elle ne puisse pas être discuté, et doit bien évidemment être admis par le plus grand nombre.
La seule réalité adopté par la société sera le point de vu prépondérant dans la majorité de l’opinion. Qu’elle ne soit pas ou peu débattu, car il faut donner l’illusion d’avoir un avis objectif en écoutant la mouvance minoritaire avec des arguments les plus pauvres. La démocratie donnant le pouvoir au groupe dominant, voilà comment elle acquiert sa légitimité, par ce sacro-saint principe.
Cette réalité partagée, n’est pas fausse en vérité, mais n’en est pas plus juste. C’est l’interprétation à un instant « T » d’un fait passé, dogmatisé. Le temps et les avis changeant, il est nécessaire de s’arrêter sur une photo pour débattre. Cette photo est une représentation de la réalité, et par définition un reflet, une image, un référentiel appartenant au monde visible. Pour Baudrillard le monde dans lequel nous vivons a été remplacé par une copie du monde.

Toutes les disputent et les discordent viennent de ce fait, car il faudrait préciser dans quelle réalité on se situe. Au nom de quel groupe on tient parfois des propos dont on ignore le sens profond. Une chose est sûre, c’est qu’il faut faire des concessions, et pour rester sociable, accepter de vivre dans l’hyperréalité, et les dogmes de l’intelligentsia. C’est le gage qu’on se trouve bien parmi les hommes, nos semblables. C’est peut être ça la réalité qu’on dissocie de l’imaginaire. La quête de l’idéalisme est justement de ramener chaque être à sa pensée ou à sa conscience, en laissant de côté tout l’artifice du monde réel. En quelque sorte c’est un autre monde, celui des idées.

1- http://fr.wikipedia.org/wiki/George_Berkeley

2- La simulation de quelque chose qui n’a jamais réellement existé – Jean Baudrillard