mercredi 19 décembre 2007

Fin de la démocratie


Dans la télécratie, le politique ne s’adresse plus au peuple mais à une audience, les électeurs deviennent des consommateurs, les politiques des produits. Le but est de passer le message aux auditeurs, pour qu’ils puissent convaincre la masse. Pour cela il est nécessaire de capter l’attention, en utilisant des méthodes marketing, l’audience crée le bruit médiatique, et celui-ci remplace l’opinion publique.

Comme dans tout produit de consommation non basique, le besoin n’est pas réel mais simulé, la politique le devient aussi car elle répond à une attente inventée de toute pièce, dans le but de susciter des élections. Par exemple N.Sarkosy s’est fait préférer à S.Royale sur le projet (entre autre) d’augmenter « réellement » le pouvoir d’achat des français en leur disant la vérité : si vous voulez gagnez plus, il faut travailler plus ! Selon ses propres termes : « Depuis des années, on vous dit que votre pouvoir d’achat augmente. C’est faux.... » (*1).
A s’y tromper ont peut croire dans sa proposition qu’il répond à un besoin, celui de la vérité, mais c’est faux, car sa proposition a toujours été vérifié il n’a rien inventé. En toute logique si on travaille plus on augmente notre salaire, ses prédécesseurs n’ont jamais empêchés personne de faire des heures supplémentaires. De plus il était un membre actif de « l’ancien » système, donc si on nous a mentit, c’est un des menteurs. N’empêche que la finalité était de faire du bruit avec cela, et ça a bien fonctionné. Il ne faut rien attendre de plus.

La voix du peuple n’a aucune valeur, pour preuve la ratification du traité de Lisbonne, suite au non référendaire sur la constitution européenne. Désormais pour faire l’avenir des peuples on peut se passer d’eux. Il suffit de s’expliquer à la télévision pour que tout le monde relais le message que c’était un traité « simplifié » pour faire repartir la machine européenne. Ce traité de 410 articles, 146 pages plus la Charte des Droits Fondamentaux, est loin d’être simplifié mais peut importe le mensonge. C’est une preuve de plus que la démocratie est en train de mourir au profit de la télécratie, le règne de l’image et de l’illusion s’est substitué.

Partant du constat que le message est le media comme l’a démontré Mc Luhan (*2), peut importe le contenu puisqu’ici on s’intéresse au contenant. L’idéologie politique se vide de tout sens, c’est l’homme qu’il y a derrière qui compte, mieux c’est son apparence. La démocratie permet de choisir un leader comme on prendrait un abonnement, à date d’anniversaire du contrat, on peut renouveler ou non pour en choisir un autre qui répondra au même nécessité. La forme peut changer mais le fond restera le même.
On attend couramment dire, c’est l’image de la France qui compte dans cette affaire, que ce soit pour des questions européennes ou de politique étrangère, mais c’est justement ça le problème. Doit on baser le destin d’un peuple sur une image ?

-(*1) : http://www.u-m-p.org/propositions/index.php?id=05_pouvoir_d_achat
-(*2) : http://fr.wikipedia.org/wiki/Marshall_McLuhan

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