vendredi 8 juin 2012

18 Juin 1815. Waterloo 200 ans déjà...


 L'Europe continental aura mis prêt d’un siècle à se soumettre à la vision Anglo-saxonnes du monde. Waterloo aura sonné le glas au projet d’une grande Europe rêvé par Napoléon 1er. Le 18 Juin 1815 l’armée française sera opposé à une coalition menée par les Anglais. Au-delà d’une victoire territoriale qui se dispute, s’affrontent deux visions du monde, deux philosophies.

Napoléon incarne la République et les valeurs paternalistes qui en découlent. L’Etat se veut puissant et centralisé. Ce pouvoir providentiel s’applique à gérer la vie quotidienne de chaque citoyen en accordant des droits contre des devoirs. L’intérêt général prévaut l’intérêt individuel. La patrie et la nation incarnée par l’Empereur valent plus que la vie personnelle. Le futur d’un monde meilleur pour les générations à venir, se prépare dans un présent qui a moins d’importance propre. Ce modèle est hérité de la république romaine conceptualisée par Platon (*1 De la République). La France est l’héritière directe de la civilisation romaine (*2 Comme le démontre E.Zemmour dans Mélancolie Française). Le platonisme connaît un fort succès dans la Rome antique, imprégné par le stoïcisme (Epictète). Le stoïcisme et le platonisme se sont à ce point rapprochés que, sans risquer la contradiction, on pourrait dire d'un philosophe qu'il est en même temps stoïcien et platonicien (*3).Parmi les valeurs qu’ils incarnent, celle qui se reflètent le plus dans l’économie, est le protectionnisme. Les patrons (du latin : patronus : protecteur) sont à l’image des patriciens romains, les noyaux centraux au rôle social élevé. Ils ont l’obligation morale, de gérer leurs entreprises dans l’intérêt des employés et de la société. L’entreprise est considérée comme un bien social plus qu’une propriété privée. Les bénéfices sont considérés comme la juste récompense du travail fournis par l’ensemble du personnel dont le patron. En plus de la rémunération ils contribuent à la société par la taxation. Le profit est un moyen dont le but est l’amélioration des conditions de vie et de travail des citoyens. Le mérite est une valeur essentielle et incontestable, à la réalisation d’un plan plus personnelle. Cette économie concrète et réelle s’oppose à l’économie spéculative et opportuniste incarné par les Anglais.

Les maîtres à pensée de ses seigneurs britanniques sont, pour les plus important, Aristote, Epicure et John Locke. L’empirisme d’Aristote s’oppose à l’innéisme de Platon. L’épicurisme est le parfait contraire du stoïcisme. John Locke appuyé par ces deux philosophes, matérialisera le libéralisme comme une doctrine politique et économique. Dans ce concept, l’individu est au centre de tout. La liberté est un droit sans contre partie qui s’exerce dans la libre concurrence et l’absence de règles commerciales. Les prix sont fixés par le marché, y compris pour les biens de premières nécessités. Chacun a le droit au bonheur, qui de plus est subjectif. Ainsi la recherche du plaisir individuel est le seul principe directeur qui anime sans aucune autre morale. Seul le présent compte, et le profit est un but sans forcément de compensation. L’Etat gendarme n’est qu’un garde fou pour ses sujets que rien n’arrête. La propriété privé est un droit fondamental octroyer aux puissants Lord, puis à la bourgeoisie. L’entreprise est un bien comme un autre, la recherche du profit est son seul objectif. Les salariés sont mis en concurrence, au grand bonheur de la classe possédante.La spéculation est née de la finance anglaise sur ses comptoirs qu’elles possédaient partout dans le monde. Les commerçant pouvaient vendre à l’avance ce qu’il n’avait pas encore acheté ou récolté dans les colonies. Les établissements financiers sont des entreprises comme les autres avec la même finalité, et n’ont aucun rôle social

La France mettra du temps à se soumettre à cette nouvelle donne. Elle le fera progressivement et par pallier. Depuis 1815 presque deux cents ans sont passés. Aujourd’hui la banque de France n’a plus le monopole d’émettre sa monnaie depuis 1973. Les frontières sont tombées, les travailleurs et les entreprises sont mises en concurrence sans réglementation équitable (convention de Shengen). La spéculation financière a gangrené notre économie réelle (crise financière de 2004, 2008, 2012). Aujourd’hui certain prédise la fin de cette économie alors qu’historiquement la France ne vient que de comprendre les nouvelles règles. Grâce à l’impérialisme culturel des Américains, à travers le cinéma et les séries télévisuelles, les français pensent comme des anglo-saxons. De plus en plus égoïste ils appliquent l’individualisme là où il y avait une solidarité nationale. Le système de santé ou de retraite par répartition est mis à mal et est devenue obsolète. La cohésion de la nation n’existe plus car la nation n’existe plus. Dans peu de temps les acquis sociaux seront d’un autre âge, celui de nos pères. L’Etat n’a plus les moyens de nous protéger face aux puissances financières à qui il concède toujours plus sa souveraineté. Le père protecteur est devenue une mère indigne qui brade ses enfants aux plus offrants. Les idéaux politiques, philosophiques voir religieux n’ont d’échos que dans l’économie. La seule liberté est celle d’acheter, le seul pouvoir est celui de consommer, et le seul droit est de jouir, le consommateur remplace le citoyen. La personnalité ne s’exprime qu’à travers ce qu’on possède, et la chance avec le carnet d’adresse ont remplacé le mérite. Le vocabulaire du marketing est transposé dans la politique, où les « communicants » sont des magnas du monde de la publicité (Campagne de Mitterrand). 
Le paraître surpasse l’être tant nous sommes plongés dans l’illusion. Les barons d’autrefois avait tout intérêt à voir prospérer leur bourgade, ils s’en faisaient un devoir, alors que ceux d’aujourd’hui n’ont d’intérêts que le seul profit privée. 

Les Français schizophrène réclament la protection de l’Etat quand l’économie se porte mal, lors de délocalisations ou de plan sociaux par exemple. Ils vivent dans le déni comme les dirigeants. Ils veulent les avantages d’un Etat colbertiste, alors que les élus font tous parti du libéralisme dominant. Ils réclament plus de protections, qui doit se faire obligatoirement par une maîtrise des frontières, et ils votent pour toujours plus octroyer le pouvoir à une Europe fédérale. A croire qu’ils sont encore sous l’euphorie d’Austerlitz, pourtant il faudra bien s’y résigner. Waterloo a bien eu lieu et les Anglais ont vaincu pour encore longtemps.




(*2) : http://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9lancolie_fran%C3%A7aise
(*3) : Alcinoos le Philosophe  révèle le moyen-platonisme.

jeudi 19 janvier 2012

Lettre reçue du futur

Dans un avenir proche, l’humanité aura atteint dix milliards d’habitants. Après avoir cru à la mondialisation comme source de partage, l’homme n’aura fait que précipiter l’inévitable, à savoir l’épuisement total de la plupart des matières premières. Aucun système politique et économique n’aura trouvé de solutions à la surpopulation. Certaines zones géopolitiques comme le Nord Américain ou l’Ouest Européen, voudront amorcer un repli en instaurant un protectionnisme aux frontières. Mais elle n’aura aucun impact concret dans le monde réel, car le Rubicon aura été franchi en abandonnant toujours plus le pouvoir politique à celui de la finance international. Les restrictions budgétaires imposées aux pays par des entités supranationales, les obligeront à faire l’impasse sur une force militaire de défense. Les puissants d’autrefois seront nu devant la nouvelle donne.
Voici le message :

La chine dominatrice impose à l’occident qu’il produise et fournisse à l’Asie, trois quarts de sa production céréalière. Plus subtile et moins directe, elle baisse artificiellement le cours mondiale des céréales en jouant de ses immenses réserves de liquidités, qui lui permettent de peser lourd sur n’importe quel échange boursier. Sans compter sur la sous-évaluation volontaire de sa monnaie, et la surévaluation de la notre qu’elle arrive à maintenir en contrôlant indirectement toutes les banques centrales et fédérales au monde. Car la Chine est devenue la banque des banques, seule créancière sur terre elle asservie grâce à l’argent dette.

En Europe où plus aucun produit manufacturier n’est fabriqué, on nous explique que c’est une chance de pouvoir encore exporter, et c’est d’ailleurs notre seule source de devises. Aussi les humanistes prétendent que c’est à cette seule latitude, que la terre est encore cultivable, et c’est donc pour le bien de l’humanité qu’il faut exploiter au maximum nos terres. D’autres diront que c’est le prix à payer pour ne pas se faire envahir par trois milliards d’asiatiques fuyant la disette, et qu’on a plus le choix des armes.

L’inconvénient est que cette surexploitation agricole utilise quatre-vingt pour cent de l’eau potable. Il ne reste presque rien pour l’usage courant des hommes. Le manque d’hygiène et la proximité favorisent de nombreuses épidémies. Le fléau désigné comme source de tous les malheurs sont les virus résistants, qu’on impute en parti à la science à cause des OGM. Les chercheurs n’ont plus le prestige d’autrefois, ils sont relayés au rang d’alchimistes le mystère en moins. Car ce siècle est tourné vers la théologie. Plusieurs cultes cœxistent sans se gêner comme à l’époque de Rome décadente. Ils s’emploient à enseigner la fatalité et la quête du bonheur de vivre en paix sous un air culpabilisant. Cet écran de fumée est utilisé pour cacher la réalité du monde, et donner du crédit aux religions qui prônent à demi mot le châtiment divin. La chine subventionne fortement de manière détournée, tous les mouvements spirituels d’Europe qu’elle utilise comme opium pour endormir les peuples. Le petit livre rouge reste son unique principe directeur, et l’opium est une revanche qu’elle savoure chaque jour un peu plus.

Inondé de produits high-tech, les européens se réfugient dans une réalité virtuelle. Les déplacements sont réduits au strict minimum à cause des mesures restrictives visant à améliorer la qualité de l’air et d’éviter la contamination. Les rencontres se font par casque interposé dans un monde où on se plait encore à rêver. Personne ne sait qui contrôle tout ça, et personne n’ose émettre l’idée que ce soit encore la Chine. Tous semble aller dans les meilleures du monde puisque l’Etat Fédéral Européen Élargi, qui comprends aussi les pays du bassin méditerranéen, garantie à chaque citoyen le nécessaire pour subvenir à ses besoins élémentaires, en plus d’un accès au réseau. Très peu de personnes exercent un métier, tout est informatisé, robotisé, holographié, automatisé. Techniquement il est possible de vivre jusqu’à 150 ans branché à une machine qui assure le bon fonctionnement de nos organes vitaux, à condition de suivre un protocole strict afin de ne pas s’exposer aux robustes bactéries. Pour le reste il y a internet.

La population diminue, les naissances sont des événements. Nous ne sommes plus qu’une centaine de millions à l’Ouest aujourd’hui, et le temps de notre civilisation est compté. Car de l’autre coté de la terre, où vivent sept milliard d’individus, on nous accuse de vouloir garder la main mise sur ce qu’ils appellent le grenier de la terre. Pour calmer les ardeurs on diminue chaque jour un peu plus le prix du blé jusqu’à ce qu’il soit devenu insignifiant. Selon les calculs de nos experts, nous pourrions résister 96 secondes exactement à une invasion asiatique en faisant un demi milliard de mort. Mais ce sera au prix de la disparition totale de notre civilisation. Pour l’instant, ils ne sont pas prêts encore à sacrifier autant de personne, mais l’idée fait son chemin, car à l’initiative populaire un corps de kamikaze de cent millions de personnes serait déjà prêt à tenter l’opération. Quand aux six milliards et demi restants, ils préfèrent nous voir mourir à petit feu.

Chaque jour se ressemble, personne ne trouve la force de se révolter contre cette lourdeur ambiante. Les hivers sont rudes et les étés caniculaires. Quand on pense qu’au XXI ème siècle les gens se plaignaient à 35°, aujourd’hui c’est le printemps à cette température. On frise les 50° parfois, avec interdiction de sortir dehors. Qui serait assez fou de le faire ? Les lois remplacent le bon sens que nous avons perdu depuis longtemps. Ainsi tout est réglementé jusqu’aux tenus que nous portons. Certaines sont obligatoires pour la protection des UV faute d’ozones pour nous abriter, d’autres recyclent la transpiration en eau par exemple.
Sans ça nous risquons la suspension de nos droits vitaux, pour dissipation volontaire de ressources naturelles. C’est un crime que nous payons souvent de notre vie, car il n’y a aucun moyen de subvenir à nos besoins seuls sans assistances publiques. De cette manière nous sommes des esclaves volontaires du système que nous alimentons sans même le vouloir.

Cette lettre ne sert à rien, comme tout ce que nous avions entrepris jusqu’à présent. Elle a vocation à représenter une époque, celle que vous nous préparez sans rien nous demander. Parce que pour moi les dés sont jetés, je n’attends rien et je n’ai plus l’espoir d’un moindre changement. Il me reste seulement le refuge de la réalité virtuelle, d’un psychotrope parfaitement légal, ou la prière. Celle que j’adresse à un Dieu qui nous a abandonné, ou plutôt pour être plus juste, que nous avons abandonné, est cette lettre.
Ceux qui ont fondé notre civilisation étaient de puissants guerriers soutenus par l’Olympe, la notion du mal n’était pas la même que sous la domination chrétienne millénariste. Ils avaient pour seul objectif la survit de leurs descendances quitte à se sacrifier. Pour améliorer une citée romaine, les travaux s’étalaient parfois sur cinq générations. Impossible d’imaginer ça de nos jours, où les gouvernants fantoches changent tous les cinq ans, et où l’égoïsme est à son paroxysme.

A vouloir éviter les conflits, vous avez engendré une armée d’esclave. J’aurais préféré ne pas exister plutôt que de voir de mes yeux ce triste sort que vous nous réservez. Nous aurions du profiter de notre puissance pour organiser le monde plus justement, mais c’est trop tard, il ne reste que la nostalgie d’une époque révolue. Un jour même il ne restera plus rien, plus personne ne se souviendra du peuple qui fut le notre, l’histoire sera réécrite à jamais.



mardi 28 juin 2011

Libre sans libre arbitre


Il n'y a plus aucun doute aujourd'hui, plusieurs preuves scientifiques attestent que nos choix sont directement influencés par différents stimuli, voir phéromones. Jusque dans le choix de ses amis ou de son conjoint rien n'est issue du hasard ou de la simple volonté (*1). De récents travaux ont aussi révélé que " nous sommes ce que nous mangeons ". En effet la faune et la flore intestinales qui représentent plus d'un kilo de notre poids, envoient des signaux chimiques à notre cerveau, ou mieux modifient notre code génétique pour influencer nos goûts et nos choix, afin qu'ils leurs soient plus profitables. Hippocrate à l'origine de cette affirmation ne croyait pas si bien dire. Mais alors que nous reste-t-il de la liberté ?

Le bon sens voudrait que sans libre arbitre il n'y ait plus de liberté. Mais c'est un défaut de l'entendement que nous commettons, car il oppose la liberté à la nécessité alors qu'il s'oppose à la contrainte seulement. L'homme a conscience de ses désirs mais en ignorant les causes, il a l'illusion de son libre-arbitre. Pour avoir une conscience de soi il est nécessaire de comprendre sa nature propre pour essayer de tempérer son affect. Comprendre ce qui nous pousse à agir n'enlève rien à la nécessité de le faire, mais cette connaissance éveil notre conscience, et parfois façonne notre personnalité. Des lors il est possible de placer la raison au delà des émotions, et de penser avec son esprit plutôt qu'avec des sentiments.

Ainsi par contrainte nous agissons contre nature, et au contraire avec liberté en accord avec son principe directeur. La servitude est la soumission à une cause extérieur à la notre, ou si elle est intérieure elle est ignorée et inconnue. Ainsi la pire des servitudes est celle d'accomplir un acte sans avoir conscience de l'origine. En se fiant au libre choix, l'esclave qui s'ignore se soustrait à ses responsabilités en invoquant le hasard, produit par ce qui lui semble être son libre-arbitre comme source de résultats. Admettre cela reviendrait à ignorer la causalité, et à fortiori s'ignorer soi-même.

Pour gagner sa liberté il ne suffit pas de modérer ses sentiments, mais d'agir selon son seul principe directeur. Ce pour quoi nous avons été crée est inscrit jusqu'à dans nos gênes, il faut agir en conformité avec sa nature profonde pour sentir ce vent de liberté. Tous les artifices du capitalisme fabriquant de faux besoins, ne font qu'atténuer et endormir la liberté. D'ailleurs ce système use à outrance, de l'illusion de choix qu'à le consommateur face à ces multiples variantes d'un même produit. C'est la contre parti, du choix contre de l'indépendance, l'illusion du libre-arbitre contre une réelle liberté, à vous de choisir.





(*1): Un article dans l'un des numéros de la revue scientifique populaire PLOS One est consacré à cette question.Les experts ont établi de telles conclusions en étudiant l'ADN des personnes qui se disent amis. 5000 volontaires ont prouvé d’avoir différentes variantes du même gène,et les mêmes variations de la séquence d'ADN. En règle générale, ces coïncidences sont typiques dans la famille.

vendredi 17 décembre 2010

Visionnaire


Le monde sensible est une représentation du monde de l'intelligible, allégorie de la caverne Platon (*1). Seul ceux qui recherche la vérité ont un désir de liberté si fort qu'ils arrivent à se détachés des chaines qui nous relient tous à la réalité apparente. Mais malheureusement ils resteront d'éternels incompris de ceux, qui par ignorance ou par choix, préfèrent une vie d'esclave et d'illusions. Au mieux, ils seront les ennemis du système et jetés en pâture dès qu'ils essayeront d'éveiller les esprits endormis. Ce monde de convenance accommode plus qu'il est nécessaire, les natures individualistes exaltés par le libéralisme. Il s'emploie à avoir une survie confortable plutôt qu'une vie modeste, mais libre. Le bonheur est leur seul récompense, c'est pourquoi ils sont remplis d'amertume et s'en prennent volontiers aux esprits avancés qui brisent leurs rêves et leurs repères. Toutes entreprises visant à les soustraire de cette tromperie, est vécu comme un attentat intellectuel. C'est une addiction aux émotions qui les plongent dans l'imposture de leurs sens et donc des apparences.

Il est vain de donner aux ignorants le goût du savoir, puisque par définition ils ne le connaissent pas. On ne peut chercher que ce que l'on a déjà connu. Platon parle de réminiscence. Pour lui l'âme des sages a déjà été en contact avec la science, au sens de vérité pure. Ces philosophes cherchent à se réapproprier une connaissance perdu au moment où l'âme se matérialise dans le corps.
Aussi la science moderne a découvert la mémoire retranscrite dans les gênes par l'épigénétique (*2). Par ce biais on peut avoir hérité de nos ancêtres le fruit de leurs expériences, et pourquoi pas imaginer une parti de leurs connaissances.

Après la conscience supérieur qui permet de différencier ces deux mondes atteint, vient l'apprentissage de la science intuitive décrite par Spinoza ( l'Éthique ), ou la connaissance du troisième type.
Par la connaissance de la nature de chaque chose (le conatus (*3)), on peut cerner tous ce qui générèrent des actions, et en déduire en toute logique les effets par la causalité. Par intuition, j'entends que la connaissance vient sans en avoir conscience, sans même l'avoir réfléchis. Penser avec son esprit directement sans passer pas le néocortex engendre une inspiration qui, retranscrite à la conscience, se révèle infaillible dans la réalité. Difficile de comprendre comment nait celle illumination, mais reste la certitude de savoir comment cela va se finir. Cet état de conscience avancé permet l'éveil mais marque le passage d'un point de non retour à une vie enivrée.

Les sages n'ont plus aucun rôle à jouer dans notre société, et regardent d'un œil impuissant la déchéance de l'espèce humaine. La somme du néant créé par les ignorants est toute supérieure en valeur absolue à la lumière que génère les savants. C'est pourquoi l'issue inéluctable que prend l'ensemble de l'humanité est d'autant plus prévisible. Ce que les hommes sont devenus est détestable, mais ce qu'ils deviendront sera pire encore. Je n'émets aucun doute sur le fait qu'un jour on ne se souviendra plus de nous.

(*1):http://fr.wikipedia.org/wiki/All%C3%A9gorie_de_la_caverne
(*2) :Epigenetique : http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89pig%C3%A9n%C3%A9tique#Effet_.C3.A9pig.C3.A9n.C3.A9tique_possible_sur_l.27.C3.AAtre_humain
http://www.pnas.org/content/102/6/1957.abstract

(*3) : http://fr.wikipedia.org/wiki/Conatus

jeudi 7 octobre 2010

Mythologie


Discussion rapporté à Titus Livius, entre deux chiens qui étaient fait pour s'unir mais que tout séparait. Le mythe précise qu'à la fin des temps, un autre recommencera intégrant les anomalies de la précédente version.


CD (*1): «Je ne comprend pas pourquoi tu n'es pas prête à tout quitter pour moi. D'abord je croyais l'amour au dessus de tout. Ensuite j'ai une situation confortable qui pourrait assurer notre avenir. Maintenant tu m'apprend que tu ne veux pas me suivre sans autres explications. Je veux en savoir plus. »

CS(*2) : « Pardon de te froisser, mais encore une fois tu sembles porter plus d'importance à ta situation sociale qu'au reste. J'ai compris alors que nous n'envisageons pas la vie de la même manière tous les deux. Plus qu'une sécurité financière, c'est un combattant, un guerrier, que je veux comme père de mes enfants. Malgré les sentiments que j'ai pour toi, c'est l'intérêt général de mon espèce qui prévaut dans ma décision de rompre avec toi. »

CD : « Mais tu ne peux pas mieux tomber ! Je suis justement un chien de garde, la protection c'est ce que je sais faire le mieux. J'ai été formé dans les plus grandes écoles de renifleurs au monde. Grâce à mes compétences, j'ai été médaillé pour avoir découvert un explosif dans un aéroport et ainsi sauvé la vie à de milliers de personnes. »

CS : « C'est la vie de tes maîtres que tu as sauvé, et qu'as-tu en récompenses sinon un nouveau collier ? »

CD : « Tu prétends que je ne suis pas libre ? Pourtant je te parle en ce moment sans être attaché, je pourrais m'enfuir si je le voulais. Mes maîtres comme tu les appelles, m'offrent au contraire une totale liberté en plus de subvenir à tout mes besoins primaires. »

CS : « Tu n'as pas de laisse car tu es apprivoisé. Tes maîtres savent que tu reviendras toujours car ta dépendance à leur égard est ancré jusqu'à dans tes gênes. Tu es incapable de survivre dans ton milieu naturel, et c'est justement là le point essentiel de ma décision. »

CD : « Tu te trompes éperdument, c'est moi qui ai dompté les hommes ! En échange de mon savoir faire, ils me servent, me promènent, me nourrissent et me soignent. C'est un marché que je passe avec eux pour me soustraire à ta nature qui t'est pourtant si hostile. »

CS : « Je préfères renoncer à ces avantages, plutôt que de leur vendre mon âme. Rien ni personne n'arrivera à me dénaturé pas même l'amour. D'ailleurs j'aimerais que tu me considères comme une louve et non comme une chienne. Ma liberté est celle de mes ancêtres les loups. Je t'accorde le fait que la nature ne nous épargne guerre, mais c'est là notre condition. Tu as tourné à ton avantage ta soumission aux hommes, mais tu n'en restes pas moins un esclave. Moi je recherche un seigneur, un loup capable de protéger la meute avec ses dents. »

CD : « La haine que tu porte au genre humain, t'empêche de voir qu'ils sont de solides alliés. Nous autre les chiens, vivons en symbiose avec eux depuis longtemps, et entre nous c'est gagnant-gagnant. Si tu préfères renoncer à l'évolution naturel de notre espèce par pur revanche tu seras perdantes. Bannis des hommes tu sera chassé à jamais dans tes forêts. Tu n'as aucun avenir, j'ai peine pour toi. »

CS : « Épargnes moi de ta pitié, c'est juste bon pour les chiens. Moi je fais parti d'une race libre, et contrairement à ce que tu prétends, nos coeurs ne sont pas remplis de haine. Je n'ai rien contre le genre humain, c'est le destin qu'il s'est choisit. Lui même asservit à d'autres maîtres, il a reporté sur vous sa soumission. Car tout esclave accepte sa position, dans l'espoir d'être maître à son tour. Vous trouverez sans doute un jour, plus faible sur qui assouvir cette volonté de puissance. Moi je n'en ai nul besoin. Si je trouvais demain dans la forêt, des nourrissons humains livrés à eux même dans la nature inhospitalière, je les élèverais comme mes propres enfants. Je leur transmettrais les valeurs que nous avons les loups, pour qu'ils fondent à leur tour, la plus puissante des civilisations que la terre n'ait jamais connu. »

CD : « Que le meilleur gagne ! Adieu »

CS : « Non, à jamais »



*1 :CD = Chien Domestique
*2 :CS = Chien Sauvage

mardi 13 juillet 2010

Républicain d'aujourd'hui


Beaucoup d'hommes politique se disent républicain lorsqu'on leur demande de mieux définir le principe directeur qui les animent. Le plus souvent l'homme de gauche bien pensant et de surcroît antiraciste se présente en défenseur de la république, comme si elle était menacé par ceux qui se réclament de droite. Il conviendrait pourtant de faire une rapide révision sur la naissance de la république française, pour s'apercevoir qu'ils sont loin de comprendre ce qu'ils avancent sur les plateaux de télévision.

La République Française, c'est avant tout, la naissance d'une nation.
Avant 1789 la France était gérée par de multiples bourgades avec à leur tête des seigneurs plus ou moins fidèles au Roi. Chaque comté, duché ou autre délimitation territoriale vivait dans une relative autarcie. Certain seigneur guerroyait même à l'intérieur du royaume, souvent rivaux, rarement alliés. Autrement dit c'était un pouvoir de droit divin, où les frontières délimitaient des terres conquises par l'épée, sans réalité culturelle. Le peuple était soumis à Dieu, qui par la voie de l'Église et du Pape, obéissait à son souverain.
Dès la première République, le ton est lancé : Il faut un pouvoir central représentatif et égalitaire, le contraire d'un millénaire de monarchie. Tout ce qui représente l'ancien régime est bannit, brulé et anéantit. Plus de petits seigneurs autonomes, les préfets représentent le chef de l'État directement. Interdiction de parler ou d'écrire autre langue que la langue française, c'est désormais la langue de tous les citoyens. Les dialectes et autres patois sont proscris puis oubliés comme tous ce qui peut opposer. Napoléon remettra au gout du jour en réformant l'enseignement, un postulat admis depuis: nos ancêtres les gaulois, comme fondation culturelle d'un peuple unis.
Cette idée que la France forme désormais une nation, est née avec l'avènement de la République. Rassemblé autour d'une devise : Liberté Égalité Fraternité, avec en préambule la déclaration des droit de l'homme et du citoyen, le peuple Français n'avait de cesse de fédérer autour de ces valeurs malgré les différences ethniques qui le divisait jadis.

En finir avec les guerres de religions, c'est une nécessite pour la république
pour garantir l'unité national face à une France qui compte la moitié de catholique et l'autre moitié de protestant. L'État centralisé doit être au dessus de tout, à l'image de la république romaine où cohabitait plusieurs religions différentes avant Constantin 1er. Pour contrôler l'emprise de l'Église dans la vie sociale et civile, et garantir à tous une égalité républicaine, la laïcité est née de cette volonté. Elle renferme au cercle privée, la pratique ou non d'une religion, et non comme certain le croit, à la liberté d'afficher publiquement sa foi. A s'y méprendre, la laïcité est une interdiction, et non un droit.

Un peuple souverain, qui apporte la liberté et affranchie les oppressés, c'est l'image que la France porte à l'étranger.
La république n'a pas de frontière, elle véhicule ses idées et annexe petit à petit une bonne partie de l'Europe. Les troupes de Napoléon ne trouvent que peu de résistance en Italie et en Prusse où il est vu comme le guide de la révolution. Là où certains pro européen ( Union Européenne ) se trompent en croyant défendre la république, c'est que l'Europe républicaine existe avec comme capital Paris et non Bruxelles. Au lieu de ça ils s'efforcent à dissoudre la nation dans un congloméra d'union international qui n'a aucun fondement avec la république de Robespierre. Comment peut on être républicain et œuvrer pour la perte de la souveraineté national ?

Ces points de détails parmi d'autres ne font qu'accentuer le dégout que les citoyens éprouvent pour leurs élus. A user à tort et à travers des mots aussi forts et présents dans la mémoire national, que la république ou la démocratie, les politiques s'éloignent jour après jour de l'idéal pensé au siècle des lumières.

vendredi 15 janvier 2010

Fatalité ?



Souvent la question de ce qu'on aurait pu faire pour éviter ça, se pose. Mais comme à chaque fois c'est l'option de la fatalité qui est retenue pour l'explication. Pourtant dans le lien de causalité il serait judicieux d'explorer l'origine de ces maux, plutôt que de panser les effets.


Tout devient ce qu'il peut devenir (*1). L' essence de la nature profonde suffit à son évolution. Il existe même chez les esclaves, la volonté de devenir maître. L'acceptation d'être soumis à condition de soumettre à son tour. C'est le principe directeur du genre humain. Le summum du bonheur, est de constater sa supériorité comme une évidence, et d'avoir la conviction de le mériter. Rien de plus insupportable que d'admettre le hasard. Tous ce qui se passe a forcément une raison dans l'inconscient de chacun. C'est ce qui produit l'illusion de posséder le pouvoir, contre ceux qui ne l'ont pas. Sur un plan macro économique, les grandes « puissances » se hâtent de porter secours aux victimes de catastrophes naturelles, surtout quand celles-ci sont dépassées par l'évènement. Les armées ont changé de fonction, elles servent désormais au fret de produits humanitaires. Les États Unis ont envoyé deux de leur plus beau porte avion au large d'Haïti, séisme prévisible depuis au moins deux siècles. La communauté international aurait très bien pu agir avant, mais que resterait-il de jouissif ? Haïti est désormais la vitrine des grands de ce monde, tous s'exposent avec la certitude de bien faire. Encore une fois certains devront leurs vies aux sauveurs américains, comme en Europe, où on leur doit soi-disant notre liberté. La finalité sera exclusivement économique, lorsque la nation au grand cœur remportera le plus de contrats pour reconstruire l'île (*2).


Toutes nos possibilités intellectuelles aussi bien que physiques et matérielles, sont mobilisées pour satisfaire ce besoin primaire de domination. Tout l'art de la politique consiste à trouver des causes extérieurs à cette nature pour expliquer toutes les injustices. L'entendement est pris à défaut en acceptant des causes qui n'ont aucuns rapport avec les effets qu'on leur prête, pour produire l'illusion parfaite. C'est ce qui permet aux politiques de gouverner, aux banquiers de nous extorquer, à la justice de nous condamner, en un mot au système d'exister.


La promesse ou l'espoir qu'un jour chacun pourra avoir aussi son heure de gloire, suffit généralement à calmer la colère des primates que nous sommes, jeux de hasards ou télé crochet. La violence est la première forme d'expression de ce besoin de domination, mais selon son degré de « civilisation » elle peut s'exprimer d'autre manière que se soit.



*1 : Nietzsche : http://fr.wikipedia.org/wiki/Volont%C3%A9_de_puissance

*2 : http://www.lepoint.fr/actualites-monde/2010-01-15/seisme-haiti-obama-et-sarkozy-vont-coordonner-leur-efforts/924/0/413807