mardi 28 juin 2011

Libre sans libre arbitre


Il n'y a plus aucun doute aujourd'hui, plusieurs preuves scientifiques attestent que nos choix sont directement influencés par différents stimuli, voir phéromones. Jusque dans le choix de ses amis ou de son conjoint rien n'est issue du hasard ou de la simple volonté (*1). De récents travaux ont aussi révélé que " nous sommes ce que nous mangeons ". En effet la faune et la flore intestinales qui représentent plus d'un kilo de notre poids, envoient des signaux chimiques à notre cerveau, ou mieux modifient notre code génétique pour influencer nos goûts et nos choix, afin qu'ils leurs soient plus profitables. Hippocrate à l'origine de cette affirmation ne croyait pas si bien dire. Mais alors que nous reste-t-il de la liberté ?

Le bon sens voudrait que sans libre arbitre il n'y ait plus de liberté. Mais c'est un défaut de l'entendement que nous commettons, car il oppose la liberté à la nécessité alors qu'il s'oppose à la contrainte seulement. L'homme a conscience de ses désirs mais en ignorant les causes, il a l'illusion de son libre-arbitre. Pour avoir une conscience de soi il est nécessaire de comprendre sa nature propre pour essayer de tempérer son affect. Comprendre ce qui nous pousse à agir n'enlève rien à la nécessité de le faire, mais cette connaissance éveil notre conscience, et parfois façonne notre personnalité. Des lors il est possible de placer la raison au delà des émotions, et de penser avec son esprit plutôt qu'avec des sentiments.

Ainsi par contrainte nous agissons contre nature, et au contraire avec liberté en accord avec son principe directeur. La servitude est la soumission à une cause extérieur à la notre, ou si elle est intérieure elle est ignorée et inconnue. Ainsi la pire des servitudes est celle d'accomplir un acte sans avoir conscience de l'origine. En se fiant au libre choix, l'esclave qui s'ignore se soustrait à ses responsabilités en invoquant le hasard, produit par ce qui lui semble être son libre-arbitre comme source de résultats. Admettre cela reviendrait à ignorer la causalité, et à fortiori s'ignorer soi-même.

Pour gagner sa liberté il ne suffit pas de modérer ses sentiments, mais d'agir selon son seul principe directeur. Ce pour quoi nous avons été crée est inscrit jusqu'à dans nos gênes, il faut agir en conformité avec sa nature profonde pour sentir ce vent de liberté. Tous les artifices du capitalisme fabriquant de faux besoins, ne font qu'atténuer et endormir la liberté. D'ailleurs ce système use à outrance, de l'illusion de choix qu'à le consommateur face à ces multiples variantes d'un même produit. C'est la contre parti, du choix contre de l'indépendance, l'illusion du libre-arbitre contre une réelle liberté, à vous de choisir.





(*1): Un article dans l'un des numéros de la revue scientifique populaire PLOS One est consacré à cette question.Les experts ont établi de telles conclusions en étudiant l'ADN des personnes qui se disent amis. 5000 volontaires ont prouvé d’avoir différentes variantes du même gène,et les mêmes variations de la séquence d'ADN. En règle générale, ces coïncidences sont typiques dans la famille.