vendredi 17 décembre 2010

Visionnaire


Le monde sensible est une représentation du monde de l'intelligible, allégorie de la caverne Platon (*1). Seul ceux qui recherche la vérité ont un désir de liberté si fort qu'ils arrivent à se détachés des chaines qui nous relient tous à la réalité apparente. Mais malheureusement ils resteront d'éternels incompris de ceux, qui par ignorance ou par choix, préfèrent une vie d'esclave et d'illusions. Au mieux, ils seront les ennemis du système et jetés en pâture dès qu'ils essayeront d'éveiller les esprits endormis. Ce monde de convenance accommode plus qu'il est nécessaire, les natures individualistes exaltés par le libéralisme. Il s'emploie à avoir une survie confortable plutôt qu'une vie modeste, mais libre. Le bonheur est leur seul récompense, c'est pourquoi ils sont remplis d'amertume et s'en prennent volontiers aux esprits avancés qui brisent leurs rêves et leurs repères. Toutes entreprises visant à les soustraire de cette tromperie, est vécu comme un attentat intellectuel. C'est une addiction aux émotions qui les plongent dans l'imposture de leurs sens et donc des apparences.

Il est vain de donner aux ignorants le goût du savoir, puisque par définition ils ne le connaissent pas. On ne peut chercher que ce que l'on a déjà connu. Platon parle de réminiscence. Pour lui l'âme des sages a déjà été en contact avec la science, au sens de vérité pure. Ces philosophes cherchent à se réapproprier une connaissance perdu au moment où l'âme se matérialise dans le corps.
Aussi la science moderne a découvert la mémoire retranscrite dans les gênes par l'épigénétique (*2). Par ce biais on peut avoir hérité de nos ancêtres le fruit de leurs expériences, et pourquoi pas imaginer une parti de leurs connaissances.

Après la conscience supérieur qui permet de différencier ces deux mondes atteint, vient l'apprentissage de la science intuitive décrite par Spinoza ( l'Éthique ), ou la connaissance du troisième type.
Par la connaissance de la nature de chaque chose (le conatus (*3)), on peut cerner tous ce qui générèrent des actions, et en déduire en toute logique les effets par la causalité. Par intuition, j'entends que la connaissance vient sans en avoir conscience, sans même l'avoir réfléchis. Penser avec son esprit directement sans passer pas le néocortex engendre une inspiration qui, retranscrite à la conscience, se révèle infaillible dans la réalité. Difficile de comprendre comment nait celle illumination, mais reste la certitude de savoir comment cela va se finir. Cet état de conscience avancé permet l'éveil mais marque le passage d'un point de non retour à une vie enivrée.

Les sages n'ont plus aucun rôle à jouer dans notre société, et regardent d'un œil impuissant la déchéance de l'espèce humaine. La somme du néant créé par les ignorants est toute supérieure en valeur absolue à la lumière que génère les savants. C'est pourquoi l'issue inéluctable que prend l'ensemble de l'humanité est d'autant plus prévisible. Ce que les hommes sont devenus est détestable, mais ce qu'ils deviendront sera pire encore. Je n'émets aucun doute sur le fait qu'un jour on ne se souviendra plus de nous.

(*1):http://fr.wikipedia.org/wiki/All%C3%A9gorie_de_la_caverne
(*2) :Epigenetique : http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89pig%C3%A9n%C3%A9tique#Effet_.C3.A9pig.C3.A9n.C3.A9tique_possible_sur_l.27.C3.AAtre_humain
http://www.pnas.org/content/102/6/1957.abstract

(*3) : http://fr.wikipedia.org/wiki/Conatus

jeudi 7 octobre 2010

Mythologie


Discussion rapporté à Titus Livius, entre deux chiens qui étaient fait pour s'unir mais que tout séparait. Le mythe précise qu'à la fin des temps, un autre recommencera intégrant les anomalies de la précédente version.


CD (*1): «Je ne comprend pas pourquoi tu n'es pas prête à tout quitter pour moi. D'abord je croyais l'amour au dessus de tout. Ensuite j'ai une situation confortable qui pourrait assurer notre avenir. Maintenant tu m'apprend que tu ne veux pas me suivre sans autres explications. Je veux en savoir plus. »

CS(*2) : « Pardon de te froisser, mais encore une fois tu sembles porter plus d'importance à ta situation sociale qu'au reste. J'ai compris alors que nous n'envisageons pas la vie de la même manière tous les deux. Plus qu'une sécurité financière, c'est un combattant, un guerrier, que je veux comme père de mes enfants. Malgré les sentiments que j'ai pour toi, c'est l'intérêt général de mon espèce qui prévaut dans ma décision de rompre avec toi. »

CD : « Mais tu ne peux pas mieux tomber ! Je suis justement un chien de garde, la protection c'est ce que je sais faire le mieux. J'ai été formé dans les plus grandes écoles de renifleurs au monde. Grâce à mes compétences, j'ai été médaillé pour avoir découvert un explosif dans un aéroport et ainsi sauvé la vie à de milliers de personnes. »

CS : « C'est la vie de tes maîtres que tu as sauvé, et qu'as-tu en récompenses sinon un nouveau collier ? »

CD : « Tu prétends que je ne suis pas libre ? Pourtant je te parle en ce moment sans être attaché, je pourrais m'enfuir si je le voulais. Mes maîtres comme tu les appelles, m'offrent au contraire une totale liberté en plus de subvenir à tout mes besoins primaires. »

CS : « Tu n'as pas de laisse car tu es apprivoisé. Tes maîtres savent que tu reviendras toujours car ta dépendance à leur égard est ancré jusqu'à dans tes gênes. Tu es incapable de survivre dans ton milieu naturel, et c'est justement là le point essentiel de ma décision. »

CD : « Tu te trompes éperdument, c'est moi qui ai dompté les hommes ! En échange de mon savoir faire, ils me servent, me promènent, me nourrissent et me soignent. C'est un marché que je passe avec eux pour me soustraire à ta nature qui t'est pourtant si hostile. »

CS : « Je préfères renoncer à ces avantages, plutôt que de leur vendre mon âme. Rien ni personne n'arrivera à me dénaturé pas même l'amour. D'ailleurs j'aimerais que tu me considères comme une louve et non comme une chienne. Ma liberté est celle de mes ancêtres les loups. Je t'accorde le fait que la nature ne nous épargne guerre, mais c'est là notre condition. Tu as tourné à ton avantage ta soumission aux hommes, mais tu n'en restes pas moins un esclave. Moi je recherche un seigneur, un loup capable de protéger la meute avec ses dents. »

CD : « La haine que tu porte au genre humain, t'empêche de voir qu'ils sont de solides alliés. Nous autre les chiens, vivons en symbiose avec eux depuis longtemps, et entre nous c'est gagnant-gagnant. Si tu préfères renoncer à l'évolution naturel de notre espèce par pur revanche tu seras perdantes. Bannis des hommes tu sera chassé à jamais dans tes forêts. Tu n'as aucun avenir, j'ai peine pour toi. »

CS : « Épargnes moi de ta pitié, c'est juste bon pour les chiens. Moi je fais parti d'une race libre, et contrairement à ce que tu prétends, nos coeurs ne sont pas remplis de haine. Je n'ai rien contre le genre humain, c'est le destin qu'il s'est choisit. Lui même asservit à d'autres maîtres, il a reporté sur vous sa soumission. Car tout esclave accepte sa position, dans l'espoir d'être maître à son tour. Vous trouverez sans doute un jour, plus faible sur qui assouvir cette volonté de puissance. Moi je n'en ai nul besoin. Si je trouvais demain dans la forêt, des nourrissons humains livrés à eux même dans la nature inhospitalière, je les élèverais comme mes propres enfants. Je leur transmettrais les valeurs que nous avons les loups, pour qu'ils fondent à leur tour, la plus puissante des civilisations que la terre n'ait jamais connu. »

CD : « Que le meilleur gagne ! Adieu »

CS : « Non, à jamais »



*1 :CD = Chien Domestique
*2 :CS = Chien Sauvage

mardi 13 juillet 2010

Républicain d'aujourd'hui


Beaucoup d'hommes politique se disent républicain lorsqu'on leur demande de mieux définir le principe directeur qui les animent. Le plus souvent l'homme de gauche bien pensant et de surcroît antiraciste se présente en défenseur de la république, comme si elle était menacé par ceux qui se réclament de droite. Il conviendrait pourtant de faire une rapide révision sur la naissance de la république française, pour s'apercevoir qu'ils sont loin de comprendre ce qu'ils avancent sur les plateaux de télévision.

La République Française, c'est avant tout, la naissance d'une nation.
Avant 1789 la France était gérée par de multiples bourgades avec à leur tête des seigneurs plus ou moins fidèles au Roi. Chaque comté, duché ou autre délimitation territoriale vivait dans une relative autarcie. Certain seigneur guerroyait même à l'intérieur du royaume, souvent rivaux, rarement alliés. Autrement dit c'était un pouvoir de droit divin, où les frontières délimitaient des terres conquises par l'épée, sans réalité culturelle. Le peuple était soumis à Dieu, qui par la voie de l'Église et du Pape, obéissait à son souverain.
Dès la première République, le ton est lancé : Il faut un pouvoir central représentatif et égalitaire, le contraire d'un millénaire de monarchie. Tout ce qui représente l'ancien régime est bannit, brulé et anéantit. Plus de petits seigneurs autonomes, les préfets représentent le chef de l'État directement. Interdiction de parler ou d'écrire autre langue que la langue française, c'est désormais la langue de tous les citoyens. Les dialectes et autres patois sont proscris puis oubliés comme tous ce qui peut opposer. Napoléon remettra au gout du jour en réformant l'enseignement, un postulat admis depuis: nos ancêtres les gaulois, comme fondation culturelle d'un peuple unis.
Cette idée que la France forme désormais une nation, est née avec l'avènement de la République. Rassemblé autour d'une devise : Liberté Égalité Fraternité, avec en préambule la déclaration des droit de l'homme et du citoyen, le peuple Français n'avait de cesse de fédérer autour de ces valeurs malgré les différences ethniques qui le divisait jadis.

En finir avec les guerres de religions, c'est une nécessite pour la république
pour garantir l'unité national face à une France qui compte la moitié de catholique et l'autre moitié de protestant. L'État centralisé doit être au dessus de tout, à l'image de la république romaine où cohabitait plusieurs religions différentes avant Constantin 1er. Pour contrôler l'emprise de l'Église dans la vie sociale et civile, et garantir à tous une égalité républicaine, la laïcité est née de cette volonté. Elle renferme au cercle privée, la pratique ou non d'une religion, et non comme certain le croit, à la liberté d'afficher publiquement sa foi. A s'y méprendre, la laïcité est une interdiction, et non un droit.

Un peuple souverain, qui apporte la liberté et affranchie les oppressés, c'est l'image que la France porte à l'étranger.
La république n'a pas de frontière, elle véhicule ses idées et annexe petit à petit une bonne partie de l'Europe. Les troupes de Napoléon ne trouvent que peu de résistance en Italie et en Prusse où il est vu comme le guide de la révolution. Là où certains pro européen ( Union Européenne ) se trompent en croyant défendre la république, c'est que l'Europe républicaine existe avec comme capital Paris et non Bruxelles. Au lieu de ça ils s'efforcent à dissoudre la nation dans un congloméra d'union international qui n'a aucun fondement avec la république de Robespierre. Comment peut on être républicain et œuvrer pour la perte de la souveraineté national ?

Ces points de détails parmi d'autres ne font qu'accentuer le dégout que les citoyens éprouvent pour leurs élus. A user à tort et à travers des mots aussi forts et présents dans la mémoire national, que la république ou la démocratie, les politiques s'éloignent jour après jour de l'idéal pensé au siècle des lumières.

vendredi 15 janvier 2010

Fatalité ?



Souvent la question de ce qu'on aurait pu faire pour éviter ça, se pose. Mais comme à chaque fois c'est l'option de la fatalité qui est retenue pour l'explication. Pourtant dans le lien de causalité il serait judicieux d'explorer l'origine de ces maux, plutôt que de panser les effets.


Tout devient ce qu'il peut devenir (*1). L' essence de la nature profonde suffit à son évolution. Il existe même chez les esclaves, la volonté de devenir maître. L'acceptation d'être soumis à condition de soumettre à son tour. C'est le principe directeur du genre humain. Le summum du bonheur, est de constater sa supériorité comme une évidence, et d'avoir la conviction de le mériter. Rien de plus insupportable que d'admettre le hasard. Tous ce qui se passe a forcément une raison dans l'inconscient de chacun. C'est ce qui produit l'illusion de posséder le pouvoir, contre ceux qui ne l'ont pas. Sur un plan macro économique, les grandes « puissances » se hâtent de porter secours aux victimes de catastrophes naturelles, surtout quand celles-ci sont dépassées par l'évènement. Les armées ont changé de fonction, elles servent désormais au fret de produits humanitaires. Les États Unis ont envoyé deux de leur plus beau porte avion au large d'Haïti, séisme prévisible depuis au moins deux siècles. La communauté international aurait très bien pu agir avant, mais que resterait-il de jouissif ? Haïti est désormais la vitrine des grands de ce monde, tous s'exposent avec la certitude de bien faire. Encore une fois certains devront leurs vies aux sauveurs américains, comme en Europe, où on leur doit soi-disant notre liberté. La finalité sera exclusivement économique, lorsque la nation au grand cœur remportera le plus de contrats pour reconstruire l'île (*2).


Toutes nos possibilités intellectuelles aussi bien que physiques et matérielles, sont mobilisées pour satisfaire ce besoin primaire de domination. Tout l'art de la politique consiste à trouver des causes extérieurs à cette nature pour expliquer toutes les injustices. L'entendement est pris à défaut en acceptant des causes qui n'ont aucuns rapport avec les effets qu'on leur prête, pour produire l'illusion parfaite. C'est ce qui permet aux politiques de gouverner, aux banquiers de nous extorquer, à la justice de nous condamner, en un mot au système d'exister.


La promesse ou l'espoir qu'un jour chacun pourra avoir aussi son heure de gloire, suffit généralement à calmer la colère des primates que nous sommes, jeux de hasards ou télé crochet. La violence est la première forme d'expression de ce besoin de domination, mais selon son degré de « civilisation » elle peut s'exprimer d'autre manière que se soit.



*1 : Nietzsche : http://fr.wikipedia.org/wiki/Volont%C3%A9_de_puissance

*2 : http://www.lepoint.fr/actualites-monde/2010-01-15/seisme-haiti-obama-et-sarkozy-vont-coordonner-leur-efforts/924/0/413807