mardi 23 octobre 2007

Renoncer à la vérité.


Certain philosophe situe l’âge de la raison vers 7 ans, d’autre plutôt vers 14 ans. Quoi qu’il en soit tout le monde s’accorde à dire qu’au bout d’un moment, nous possédons des prénotions, j’entends au sens d’ Epictète. Car contrairement à Epicure qui pense que ses prénotions sont subjectives (Théorie de « prolepsis » - Epicure), Epictète considère que ses prénotions sont une base commune à tous les hommes, quelque soit leur origine ou leur époque (Epictète – De la profession du Cynique). En d’autre terme, je considère comme lui, que cela est le bon sens purement et simplement, à partir duquel on peut s’appuyer pour fonder toute réflexion.

Considérons ces prénotions comme il se doit, à la manière des Cyniques ou des Taoïstes. Ces philosophies ont cela de commun, qu’il n’est pas nécessaire d’enregistrer une quantité faramineuse de connaissance pour pouvoir méditer ou philosopher au plus haut niveau, et que nous avons en chacun de nous les capacités de distinguer le vrai du faux, grâce à notre discernement. Reste seulement à le préserver, et de ne pas laisser interférer nos coutumes, nos cultures ou nos croyances, car c’est là tout l’art du philosophe, à chacun sa méthode.

Pour arriver à se rapprocher le plus possible de la vérité absolue, les stoïciens ainsi que les cartésiens adoptent la même démarche, celle entre autre de ne pas considérer, ou le moins possible, les choses qui ne dépendent pas de nous, y compris les êtres qui nous sont chères.
Cette manière d’appréhender les choses à une seule fonction, celle de protéger le philosophe de la tristesse, qui selon Descartes peut constituer une entrave à la perfection du savoir (Discours de la méthode – quatrième partie- Descartes). Pour être juste il faut être libre, et pour cela il faut renoncer à tous ce qui nous asservis. Pour Epictète il y a deux catégories de personnes, les esclaves, et les grands esclaves. Selon lui les grands esclaves sont les hommes de pouvoirs et fortunés, et les esclaves sont ceux qui sont à leurs services.
Dans l’absolue et selon son propre modèle de vie, le sage ne devrait avoir ni femme ni enfant, ne posséder aucun bien matériel, ne s’attacher ni à ses parents ni à ses frères, négliger son corps, et n’appartenir à personne d’aucune manière que ce soit. Après cela il peut voir les choses tel quelles sont car son esprit est exempt de toute interférence éventuelle.
Pour autant, et pour que ça marche il faut que ce choix de vie soit volontaire et vécue sans contrainte ni souffrance, car sinon ce serait insensé, ces deux sentiments faisant partie du néant selon Descartes, ils viendraient entraver le chemin de la vérité.

Pourtant, mon bon sens me dit que chaque homme est utile, et que de jouer le jeu de la société dans laquelle il vit, quitte à être esclave, ne peut contrarier son entendement, pourvu qu’il en ait conscience. Si pour le bien commun, il est nécessaire d’avoir une servitude alors cela doit être subit pour la bonne cause. La vérité a un prix que tout le monde n’est pas prêt à payer, voir même certain ne voudrait jamais la croiser. Souvent, elle est accompagnée de peines et de souffrances. A la question « Tu es donc Roi ?» demandé par Pilate, Jésus répond : « Tu le dis, je suis roi. Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. » (Evangile Jean 18 :37).