samedi 14 juillet 2007

Le Bonheur


Soit on considère que tout est providence, tout est éternel et donc rechercher la vérité nous rapproche du tout puissant (philosophie stoïcienne).Soit on considère que tout n’est que le fruit du hasard, et que par conséquent tout est éphémère, et donc que la seule raison de vivre est la recherche du bonheur (philosophie épicurienne).

Dans la philosophie épicurienne, la notion de bonheur est fortement liée au concept du plaisir.Partant du principe que l’homme est par nature égoïste, et qu’il ne s’associe avec les autres que par intérêt, la notion de plaisir est donc subjective. Pourtant il y a bien un point commun à tous les épicuriens, c’est l’étalage de leur prouesse, ce qui est cohérent car dans cette logique, pour être heureux, il suffit de toucher au bonheur plus souvent que les autres, donc il faut que ça se sache. Aucun épicurien ne vit pour lui-même, il vit dans le regard des autres. Ils éprouvent un sentiment jubilatoire à les voir baver, quelque soit la source de leur plaisir.

L’effet pervers de cette philosophie, est que les lois mathématiques s’appliquent aussi ici, car si il suffit de goûter au plaisir plus souvent que les autres, pour êtres heureux, il suffit à défaut, que les autre goûtent au plaisir moins souvent, pour être autant heureux. Savoir les autres plus malheureux, suffit à valider l’équation.

Voilà donc le principe directeur de tout ceux qui pensent que le bonheur est un but dans la vie. En somme, posséder une voiture de luxe si tout le monde en a une, n’à aucun intérêt, partir en vacance au Caraïbe ne vaut rien, si tout le monde y va, ou si personne ne le sait. Il est bon de connaître dans son entourage une personne moins riche, ou plus malade, ou moins chanceux, ou moins belle, ou que sais-je encore… c’est plutôt rassurent.

Une fois je faisais part à un épicurien qui s’ignore, mes difficultés à trouver le sommeil, c’était en période de grand gel et voici sa réponse : « Moi, j’imagine un sdf mourir de froid dehors, et là je trouve mon lit tellement chaud et douillet que je m’endors… »

Une société virtuelle.


Ce qui fait qu’un Homme devient adulte, c’est lorsqu’il fait la différence entre le réel, et l’imaginaire. On se rend compte d’avoir grandit quand on prend conscience de certaine chose. C’est vrai… qu’elle inconscience de croire qu’un certain père noël nous offre des cadeaux sans aucune contrepartie, ou qu’une petite souris adore les dents de lait si bien qu’elle nous récompense d’en avoir perdu !, ou encore mieux d’être immortel. Et j’en passe.

Toutefois ces histoires sont utiles pour le développement de nos chérubins, comme le disent certains « expert », car il faut bien se justifier, on ne cache pas la vérité sans raison !

Il faut dire néanmoins, que la transition n’est pas si net, il ne suffit pas de dire à un enfant ces deux seules vérités pour en faire un adulte. Il y a d’abord plusieurs vérités qu’il doit savoir, sans compter celles qui ne saura jamais et celles qui ne cherchera jamais à comprendre, mais aussi il faut qu’il accepte d’autre vérité, celle que la société dans lequel il évolue lui inculte.

C’est là le point essentiel pour mesurer le taux de sociabilité d’une personne : sa capacité à feindre de croire à une vérité fausse.

Prenons par exemple, le domaine de la haute gastronomie, il faut admettre comme vérité absolue les « grands noms » de la cuisine française. Et en conclure que tout ce qu’ils font sont d’une extrême finesse pour le palais, des références, mieux des dogmes. Or à regarder de plus prêt nos assiettes, que faut il dire devant une carcasse de poisson cramé à la poile, baignant dans une flaque d’eau blanchie de fromage périmé ? Que c’est succulent !

Prenez donc l’habitude de juger selon la seule nature propre, et de voir la substantifique moelle de chaque chose, chaque évènement, chaque personne. Appliquez ce principe dans tout ce qui vous entoure, et vous verrez l’essentiel.

Les sociétés occidentales sont devenues par nature virtuelle, pour une raison simple, le capitalisme à engendrer le marketing. Ce qui veut dire que dans une société de consommation, un bon produit marketing et un produit qui « crée » un besoin (véhicule, téléphone, vacance, etc.…), avant leur existence personne n’en avait une nécessité. On pousse même le vice plus loin, car même après avoir assouvit « une utilité » on tombera sur un autre produit similaire qui nous rendra encore mieux service. Le but est d’être indéfiniment insatisfait pour devenir d’éternel consommateur d’illusion. La boucle est bouclé, un système est justement un univers clôt, où la fin est un nouveau début, et chaque début a une fin.

De là à dire que ces techniques de consommation s’appliquent aussi à nos pensées, il n’y a qu’un pas. Il suffit d’admettre l’intelligentsia comme donneur de leçon et on retrouve le journal télévisé et presse, où l’AFP nous dit ce qu’il faut penser de tel ou tel évènement.

Il faut aussi écouter bien attentivement ce que pensent nos chères enseignants de l’éducation national de l’Histoire en général.

En somme il faut croire à une réalité qui n’existe pas, et vivre avec des besoins qui n’existent pas. Mais ne soyez pas dupe, tout le monde connaît très bien sa triste vérité, sa nature profonde. Toute cette virtualisation de notre environnement en accommode plus d’un, c’est peut être le seule moyen qu’on ait trouvé pour échapper à notre condition, et croire au songe de la liberté.